Brule-Moi

Brûle-Moi

Cueille une nuit, où la Lumière n'est plus;
Des songes en cette terre de brume; pétales tombants, fanés et pâles,
Les voyez-vous?

Cueille cette nuit, où La croyance n'est plus,
Des pensées envolées, manipulées; rafales douces, légères et froides,
Les sentez-vous?

Cueille mes nuits, où l'Espoir est vaincu;
Des sentiments échappés, torturés; rayons perçants, dansants et calmes,
Les croyez-vous?

Tiges brisées, racines tranchées; arrivé au leurre
Restez, restez encore, ne fuyez pas par peur.
Beau regard trompeur, plonge ton ombre dans cette fleur,
Couvre-la de tes regrets, ces rongeurs intérieurs.
Elle boira tes paroles à la fontaine de ce coeur,
Avalant ces lames, empoisonnant son âme,
Avouant, malgré elle, te détester.

Alors, cueille notre nuit, où le Temps n'est plus;
Des larmes en ce ciel vide; mes morceaux miroitants et tranchants,
Ami, m'aimes-tu?

Cueille ma nuit, où l'Esprit s'est perdu,
Du sang en cette blanche main;
T'en souviendras-tu?
Brûle-moi.

"Carpe diem quam minimum credula postero"
Je te souhaite de cueillir de nouveaux jours...